FUGU : Fugu 1
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FUGU : Fugu 1

out
MF 41
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Pressage américain

01. …

02. The best of us

03. Grand celesta

04. Sol y sombra

05. Variations fitzwilliam

06. Triple bass

07. Vibravox

08. Oua oua

09. Ondulations

10. Monocorde

11. Baragan

12. Tsimbalon

13. …

14. Au départ

15. Meanwhile

16. Clavipluck

17. Angel fair with golden hair

18. Pianolyre

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FRENCH POPPIES

L'histoire de la pop-music est aujourd'hui peut-être suffisamment mûre pour les premiers bilans. Apogées, récessions, krachs : une mémoire s'est construite peu à peu et de nouveaux cycles, parallèles à ceux que nous avons connus, s'animent donc avec leurs concordances et leurs dissonances. On s'empare des paradigmes et de nouvelles générations de musiciens choisissent d'en donner leur variation, leur interprétation. Croisements de généalogies qui enfantent des renouvellements inédits dont la preuve en France s'appelle FUGU. On croirait d'une oreille distraite n'entendre que l'hommage aux groupes sixties, Beatles et Beach Boys en tête. Creusez et c'est un véritable choc qui opère : la projection au sein même du sensualisme pop, quand celui-ci se strie d'une modernité de bon aloi.

On dit du fugu, poisson rare, qu'il donne la mort à ceux qui le mangeraient après l'avoir mal cuisiné. Dans le cas contraire, il est un mets des plus fins. Pourquoi ne pas s'arrêter à cette simple métaphore ? Comme toucher aux grands fonds, aux grandes profondeurs et prendre le risque d'une ivresse fatale, la musique de Mehdi Zannad est dangereuse parce qu'elle joue avec l'impitoyable couperet des vues de l'esprit. On desquame les indéniables influences (Stereolab, High Llamas, ces providentielles rencontres), la rugueuse peau du préjugé et l'on découvre la somptueuse chair, l'évidente clarté des mélodies comme la complexité des arrangements.

Mais les analogies culinaires ont vécu. Tout comme celles appelant à voir dans les chansons de l'architecte Mehdi Zannad d'admirables et pharaoniques bâtisses. Il ne s'agit pas plus de nourritures terrestres que de châteaux en Espagne. Musique écrite par un jeune homme empli d'influences toujours aussi sous-estimées (Velvet Undergound, Kinks, Left Banke) et dont la mise en bandes a, certes, duré, tout en ayant la décence et l'intelligence de ne pas devenir oeuvre maudite. Nous y aurions perdu : dix-huit morceaux d'une vigueur extrême, peaufinés sans avoir été écrasés par l'enjeu, remarquablement mixés (rehaussés/lustrés/régénérés) par John Cunningham. Dix-huit pièces harmoniques, de l'intermède baroque au casse-tête légèrement post-rock, pour lesquelles on sollicita près de vingt musiciens dont un bras droit irremplaçable (Jérôme Didelot) guitariste, bassiste et oreille des plus fines. Projet fascinant par son approche méticuleuse des instrumentations et du son, ingénieux par son goût des invisibles citations, enthousiasmant par ce qu'il reste à en savoir après de nombreuses écoutes.

Un mystère de taille pèse encore sur ce disque. Une voix insaisissable, presque fantomatique, au confluent des alluvions Emitt Rhodes/Mc Cartney/Doug Yule, qui s'insère en sachant se faire oublier pour que nous n'en gardions que l'empreinte minérale. Qui sait ce à quoi parle ce chant comme lavé des prétentions, puissant dans sa rétractation ? Rhétorique intime où nous apprendrons ceci : une musique s'en est allée jusqu'au milieu de nous, et une voix est née, comme s'ajoutant à notre intimité.

Matthieu Rémy

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