THUGS (les) : Still Angry, Still Hungry
THUGS (les) : Still Angry, Still Hungry

THUGS (les) : CD Still Angry, Still Hungry

Thugs (les)
CRASHCD065
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01 Your Kind Of Freedom

02 Suspended Time

03 Groucho's Theme

04 Birthday (Why Didn't You Come For My...)

05 Birds Of Ill Omen

06 Going Down

07 Raining Again

08 Inside Room

09 Little Vera's Song

10 Time Of Reaction

11 Radical

12 Square Of Lights (?)

13 My Strong Time

14 Restless

15 Groucho's Theme (live)

16 Dead Dreams (live)

17 I Need You (live)

18 Chess And Crimes (live)

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11 octobre 1988 : Les Thugs sont à l’Est, pour le Berlin Independence Days. Le groupe donne là un de ces concerts farouches et sauvages dont il préserve le secret (vous retrouvez d’ailleurs sur le CD quatre titres-bonus capturés à chaud en ce jour de grâce !). Le public du Loft tombe littéralement amoureux de ce combo frenchy au noise-rock aussi vif qu’inédit. L’adhésion est totale. Présent et conquis aussi, Jonathan Poneman du label Sub Pop de Seattle (Nirvana, Tad, Mudhoney déjà...), les approche et noue un premier contact aussi fraternel que motivé. Les tractations iront bon train et concluront dans l’euphorie une année pourtant morose et difficile.

Effectivement, juste après l’enregistrement du maxi "Dirty White Race", Les Thugs durent affronter le départ de Gérald, leur bassiste de toujours (d’avril 1983 à juin 1988 donc). Thierry, Christophe et Eric enrôlent Pierre-Yves, troisième frère Sourice, pour combler le poste vacant. Et le quatuor (à cordes chauffées à blanc) replonge dare-dare dans la tourmente sonique. D’autant que le tempo s’accélère, que la conquête de l’Ouest se dessine. L’aube 1989 est du coup une période d’intense activité, entre des concerts partout en Europe, la mise en place d’une tournée US à rallonges, la préparation d’un premier album Sub Pop (soit une compilation d’"Electric Troubles" et "Dirty White Race"), l’écriture de nouveaux titres et bientôt leur enregistrement. On y revient… En attendant, l’aventure américaine, débutée le 10 juin à Seattle en compagnie de PIL, durera deux mois. Riche en rencontres (Jello Biafra, les maquisards de Maximum Rock’n’Roll…), en bonheurs purs et déconvenues acidulées, l’épreuve sera aux dimensions du pays visité : des milliers de kilomètres avalés, des chapes de fatigue ravalées. Une trentaine de dates (avec SNFU, Tad, Blood Circus…) de Chicago à Houston, de New York à San Francisco, de Toronto à Washington, et la sortie locale d’"Electric Troubles" en cours de route, scelleront à jamais la plus grande incursion réalisée par une escouade française en terre yankee. Loin d’émousser la rage et les convictions du groupe, cette expérience insigne relance encore une machine en perpétuelle recharge de vitesse, toujours irascible, toujours affamée. D’où, sans doute, le titre de l’album en marche, cette pépite incandescente que vous tenez entre les mains… "Still Hungry" : l’urgence des grands affamés (effarés disait Rimbaud) sonne la charge dès l’enregistrement. "Still Angry" : l’affaire est pliée en une semaine dans la hargne et la frénésie qui précèdent les grandes croisades. C’est l’américain Iain Burgess qui, après son propre Big Black, Naked Raygun, Mega City Four et une bonne moitié de la scène de Chicago, se charge de la production. On le retrouvera quelques années plus tard en pleine campagne angevine triant le bon grain de l’ivraie locale, mais pour cette première hexagonale, c’est au fin fond du Pays de Galles qu’il affûte les douze soupapes d’une cuvée exceptionnelle. Quatre jours d’enregistrement, basta, et trois pour un mixage qu’il faudra recalcifier, une fois à Chicago, une autre en Angleterre au retour des Etats-Unis. Et quel choc ! Dès les premières mesures de "Your kind Of Freedom", martelées par un Christophe en plein sprint, le TGV est lancé. Noble et primitif, sensible et intraitable : on pourrait ainsi aligné tout un chapelet d’antithèses tant s’impose d’emblée une vraie fibre novatrice. Déjà la voix d’Eric surfe allègrement sur un lit de braises sans cesse ravivées par des guitares furieuses. Et l’étonnant "Suspended Time" prend aussitôt le relais avec son âme bluesy passée à la centrifugeuse noisy : l’un des plus beaux titres des Thugs. Triste et exaltée à la fois, cette composition exemplaire montre encore la capacité du groupe à générer des chœurs élégiaques et filigranés. S’en suit avec la même tension altière l’un des deux instrumentaux du disque : "Groucho’s Theme". Ne pas voir là une quelconque pose pour faire son Link Wray ou Dick Dale à deux sous, mais simplement le fait que parfois cette musique butée, acérée et dense, est assez explicite pour se passer de mots. Adeptes donc du “quand on a rien à dire on ferme sa gueule” , les Thugs reprennent illico la parole pour un "Birthday" amer, en dérapage contrôlé mais sur les jantes, et pour le gigantesque "Birds Of Ill Omen", hardcore bio contre tous les oiseaux de mauvais augure, décideurs de programmes nucléaires notamment. On pourrait d’ailleurs évoquer furtivement ce positionnement ferme et pudique du groupe à mi-chemin de l’anar et de l’ouvrier, de la vie dogmatique et de celle qui blesse. Mais déjà s’annoncent "Going Down", "Inside Room" ou "Little Vera’s Song". La cavalcade continue, martelée à souhait, jusqu’à imploser en un venimeux "Square Of Lights". Cet unique texte écrit par Eric, les autres l’étant par Christophe, sous-tend une sorte d’ondoiement de guitares, martial comme une arrivée au Port de l’Angoisse. En bref, ce disque est un chemin, mené tambour battant certes, mais serpentant au cœur de la vie. On y respire, on y cogite, on y vagabonde… Premier véritable album des Thugs, après deux mini-LPs, "Still Hungry Still Angry", voire "Still Hangry" par contraction, restera à jamais, à l’instar du "Different" des Dogs ou du premier Noir Désir, une de ces pierres angulaires du Rock en France. Depuis sa sortie internationale à l’automne 1989, il n’en finit pas d’évacuer ce trop-plein d’énergie humaine et généreuse. Et puis, assez parlé maintenant : écoutez plutôt cet éternel pilier de mon Top 5 pour l’île déserte. Assurément…

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